En trois coup de cuiller à pot by James Hadley Chase

Auteur:James Hadley Chase [Chase, James Hadley]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature américaine
ISBN: 9782844980441
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 2003-09-14T22:00:00+00:00

XVI

Duke mit moins de vingt-cinq minutes à atteindre Bentonville, ce qui représente une moyenne de plus de cent kilomètres à l’heure. Heureusement, la route était droite, à peu près déserte et il eut la chance de ne rencontrer aucune patrouille de police. Il se rendit tout droit à Chez Paree.

Après avoir garé sa voiture au coin d’une rue, il longea le pâté de maisons jusqu’à l’endroit où des lampes au néon marquaient l’entrée du cercle. Puis il tourna dans une impasse qui l’amena derrière l’immeuble, séparé de la chaussée par un mur assez haut.

Prenant son élan, Duke parvint à agripper le haut du mur ; il s’y cramponna un instant puis, d’un rétablissement, se posa sur le faîte. Trois secondes plus tard, il retombait sur ses pieds, un peu essoufflé, mais sain et sauf. Après avoir attendu quelques minutes afin de s’habituer à l’obscurité, il se dirigea vers un bâtiment sur le mur duquel il venait d’apercevoir un escalier de secours. On n’entendait d’autre bruit que la musique du dancing et de temps en temps une voiture qui passait au loin. Saisissant son revolver, Duke commença lentement l’ascension des marches de fer.

Au premier palier, il trouva une fenêtre sur laquelle il appuya l’oreille. Rien, aucun bruit. Avec la lame de son couteau, il parvint à soulever suffisamment le panneau pour passer la main dans l’ouverture : la fenêtre glissa sans bruit dans ses rainures. De lourdes tentures cachaient la vue ; Duke les écarta, enjamba l’appui, referma la fenêtre et fit craquer une allumette. D’après ce qu’il pouvait apercevoir, il estima qu’il se trouvait dans le vestiaire du personnel : des manteaux et des chapeaux étaient étalés sur une table et quelques tabliers sales étaient accrochés au mur. Traversant la pièce, il ouvrit la porte et se trouva dans un couloir obscur. D’en bas montait un bruit de voix assourdi. Duke chercha à se rappeler où se trouvait le bureau de Bellman et longea le couloir qui lui parut devoir conduire vers la façade de la maison. Au bout du couloir, à angle droit, on apercevait une faible lumière ; Duke tourna le coin avec précaution, fit encore quelques pas et reconnut la double porte qui donnait accès aux salons de jeu. Le bureau de Bellman était à côté.

Alerte ! Un couple sortit des salons et s’engagea dans le couloir en tournant le dos à Duke. Ils riaient en regardant quelque chose que l’homme tenait dans sa main. Ils gagnèrent l’escalier et disparurent.

Duke doubla encore un coude et se dirigea vivement vers le bureau de Bellman. Comme il atteignait la porte, un homme en habit qui débouchait de l’escalier lui jeta un coup d’œil en passant, entra dans la salle de jeu et referma la porte derrière lui.

Le bureau de Bellman n’était pas éclairé. Duke, surpris, se demanda si Bellman était rentré chez lui ou s’il allait remonter après avoir fait un tour dans les salons. Il essaya de se rappeler l’emplacement des commutateurs, les chercha vainement à tâtons et finalement fit craquer une allumette.

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